Faits divers : Chirurgien ou malade mental ?

Article pris sur le Parisien.fr

En appel, le faux chirurgien affiche toujours sa morgue

Ses aventures ont été suivies, de son procès en première instance, en juin dernier, à sa cavale avortée sur son yacht en Espagne. Et malgré l'agacement de la cour, le Dr Michel Maure, qui comparaît depuis lundi devant la cour d'appel d'Aix-en-Provence pour mise en danger de la vie de ses patientes, en est encore venu à se présenter comme «l'un des meilleurs chirurgiens esthétiques au monde», lui qui n'est que généraliste.

Malgré les faits, qui sont accablants, Maure a défendu son innoncence: «Je suis venu pour obtenir la réhabilitation, je suis ici pour qu'on me dise ce que vous avez fait, c'est bien, les clients sont toujours satisfaits», a-t-il déclaré à la cour, dénonçant «un procès de diabolisation».

Ce généraliste de 60 ans, qualifié en anesthésie-réanimation, condamné à trois années de prison ferme en première instance, est poursuivi une soixantaine de plaignants en appel, pour publicité mensongère, tromperies aggravées, mise en danger de la vie d'autrui et blessures involontaires. Il opérait ses clients, surtout des femmes venues pour des liposuccions ou la pose de prothèses mammaires, sous anesthésie locale, dans ce qu'il présentait comme son cabinet médical, installé dans sa clinique interdite depuis 1995.

Point par point, il a ensuite contesté les accusations portées contre lui. Accusé d'avoir pratiqué dans des locaux délabrés, M. Maure rejette, agacé : «La clinique était nickel, elle répondait à toutes les normes». Le travail dissimulé? «C'était ma compagne, on vivait ensemble à la clinique, elle tenait la main à mes clientes». Les douleurs atroces de ses clientes? «Les choses étaient parfaitement faites par quelqu'un de compétent», rétorque-t-il tranquillement avant de conclure : «Vous avez en face de vous un médecin parfait qui est un exemple de qualité. Après, tout le reste, c'est du bavardage». Une autopromotion - il s'était présenté comme «l'un des plus grands chirurgiens esthétiques du monde» - assumée durant toute l'audience, agaçant la cour et suscitant sourires ou soupirs de consternation dans l'assistance. 

«Il y a un sentiment de lassitude chez les victimes»
Radié définitivement par le conseil national de l'Ordre des médecins en janvier 2007, M. Maure a été jusqu'à contester ce fait, du moins sa chronologie : «Je me suis radié moi-même en me mettant en retraite et ensuite ils m'ont radié».

«Il y a un sentiment de lassitude chez les victimes», a souligné Me Jérôme Rambaldi, qui défend douze victimes. «Je me languis, j'ai envie que ça se termine», a confirmé Mme Ruffin, opérée par le Dr Maure pour une liposuccion et qui affirme «avoir saigné pendant trois jours» et «tant souffert».

Lundi matin, Me Dominique Ramirez, l'avocat du prévenu qui va plaider la relaxe pendant ces neuf jours de procès, a demandé le huis clos qui lui a été refusé, puis la nullité de la procédure, qui, selon le président du tribunal, «sera étudiée avec le fond du dossier».

Il a également déposé une demande de mise en liberté pour raisons familiales qui a été refusée



20/01/2009
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